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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Ma mère m’a assez inquiété dans ces derniers temps par une pleurésie qui, heureusement a été arrêtée à temps. Achille est même venu la voir dimanche. La convalescence commence maintenant.

Votre frère viendra déjeuner chez moi dimanche.

J’attends Bouilhet dans une huitaine.

Adieu, mon bon ; répondez-moi, et croyez que je vous embrasse.


571. À MADEMOISELLE LEROYER DE CHANTEPIE.
[Paris] 6 avril 1858.

Je ne veux pas m’embarquer avant de vous dire un petit adieu, chère correspondante. Dans huit jours je serai à Marseille, dans quinze à Constantine et trois jours après à Tunis. Malgré le plaisir profond que me donne l’idée de prendre l’air, j’ai le cœur un peu gros, mais il faut avant tout faire son métier, suivre la vocation, remplir son devoir en un mot. Je n’ai jusqu’à ce moment aucune faiblesse à me reprocher et je ne me passe rien. Or il faut que je parte ; j’ai même trop tardé, tout mon hiver a été perdu par les plus sottes affaires du monde, sans compter les maladies que j’ai eues autour de moi. La plus grave a été celle de ma mère, assez sérieusement atteinte d’une pleurésie qui m’a donné des inquiétudes. Mais elle va mieux, Dieu merci ! Comme nous souffrons par nos affections ! Il n’est pas d’amour qui ne soit parfois aussi lourd à porter qu’une haine !