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DE GUSTAVE FLAUBERT.

sujet. Je verrai demain les parents et j’écrirai à Gertrude leurs conditions.

Probablement que ta tante Achille arrivera à Paris demain dimanche, c’était du moins son projet mercredi dernier. Je dois dîner chez eux tantôt, mais je serai peut-être le soir fort embarrassé pour revenir, à cause de la neige.

As-tu bien travaillé pour moi ? Je me présenterai avec une quantité de programme effrayante. J’aurai ce soir fini tout le cours du moyen âge : voilà deux jours entiers que j’y travaille sans discontinuer. Je partirai d’ici probablement jeudi et je coucherai à Mantes, chez Bouilhet.

Adieu, mon aimable nièce,

À bientôt.

Ton scheik.

629. À MADEMOISELLE LEROYER DE CHANTEPIE.
Croisset, dimanche matin [18 décembre 1859].

Je pars pour Paris après-demain et je vous envoie un bonjour du seuil de ma cabane. — Voici l’époque des souhaits de nouvelle année, lesquels vous faire ? Si j’avais le bonheur dans mes mains, je vous le donnerais, car vous me semblez le mériter ; mais pourquoi vous obstinez-vous à vivre d’une vie qui vous est funeste ? Tâchez donc d’avoir un peu plus d’énergie. Vos lettres, si charmantes et affectueuses pour moi, me navrent cependant, car j’y découvre une incurable mélancolie. Ne craignez pas de me lasser ; en fait de tristesses, j’ai le cœur large. Elles entrent toutes là dedans comme dans leur gîte naturel.