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DE GUSTAVE FLAUBERT.

646. À CHARLES BAUDELAIRE.
Croisset, 3 juillet 1860.

Avec bien du plaisir, mon cher ami, je recevrai votre visite. Je compte dessus. Ce serait un grand hasard si vous ne me trouvez pas. Mais, par excès de prudence, prévenez-moi cependant.

Je vous lirai du Novembre[1], si cela peut vous divertir. Quant au Saint Antoine, comme j’y reviendrai dans quelque temps, il faudra que vous attendiez.

Mille cordialités. Tout à vous.


647. À ERNEST FEYDEAU.
Croisset, 4 juillet 1860.

Sais-tu que je commençais à être inquiet de ta seigneurie ? Enfin, ta lettre est advenue et je vois que tout se passe admirablement. Tant mieux !

Eh bien, mon bon, qu’en dis-tu de cette Méditerranée et de cette Afrique ? Te f…-tu suffisamment d’azur dans l’œil et d’air dans le ventre ? Admires-tu les dromadaires ? Et gamahuches-tu les c… sans poils, jolie variété des artifices donnés au pourpris de Vénus.

Il me semble te voir dans ton costume ! Ah ! vieux gredin, comme je t’envie et que je voudrais être à tes côtés. Mais permets-moi de te donner

  1. Voir Œuvres de jeunesse inédites, t. II.