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CORRESPONDANCE

Je m’ennuie de vous. J’ai bien envie de voir vos jolis yeux, votre jolie bouche, et je vous baise les deux mains très longuement. Voilà tout ce que j’avais à vous dire, depuis que je suis

Tout à vous.


655. À LOUIS BOUILHET.
Croisset, 2 septembre 1860.

Incontestablement, cette seconde sérénade[1] vaut mieux que l’autre. Elle est plus locale. Je n’y vois rien à redire. C’est plein de détails charmants et d’un ton excellent. Quant à la musique, ne t’en inquiète pas. Le principal, c’est que la pièce est bonne.

Je travaille maintenant assez raide. Ces deux jours passés à Fécamp vont bien me déranger, mais il le faut ! Je suis forcé.

J’arriverai, je crois, à avoir dix-huit pages à mon chapitre. Elles seront bourrées de faits. Ce qui n’empêche pas que le roman, l’histoire, n’avance guère. On se traîne éternellement sur la même situation ! Et pourtant c’est rapide, mais par parties, successivement et non d’ensemble.

Quels beaux détails je trouve dans l’Hygiène des Arabes du docteur Bertherand ! Cataplasmes de sauterelles, fiels de corbeau, etc. ; pour faire accoucher les femmes, des matrones leur montent sur le ventre et piétinent ; pour les rendre fécon-

  1. Voir Dernières Chansons, édition Lemerre, p. 319.