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DE GUSTAVE FLAUBERT.

mou de facture, plus commun et trop abondant en dialogues.

Mlle Chaussepied est la vraie mère d’actrice, l’éternelle maquerelle donnée par la nature, oscillant entre la prostitution et le mariage. Son livre des Dames heureuses est une découverte. Oui, voilà leurs rêves. Sa mort, par excès de truffes, est fort probable. Mais ce que je trouve d’un goût abominable, une chose qui m’exaspère, c’est la venue parallèle du médecin Tant-Pis et du médecin Tant-Mieux. Avec votre permission, Monsieur Feydeau, voilà du bas ! Au lieu de les faire ennemis, pourquoi ne les as-tu pas faits amis, ce qui eût été bien plus canaille ? Mais tu as voulu être léger et tu n’es que lourd. L’homœopathe, bien qu’il soit vrai extérieurement, ne me plaît pas beaucoup plus. Bref, tout cela ne mord pas, il y a fatigue.

Mais comme ça se relève au chapitre de « Les artifices de Saint-Bertrand » ! Et comme le départ de Gaskell est simple et dans la mesure ! On a pitié de ce pauvre vieux, on le comprend, on est lui…

Je sais peu de choses plus plaisantes que l’intérieur de la Mélédine à Bade, avec son portrait physique et son histoire (p. 260-261) ; elle se relie d’ailleurs à l’action d’une façon fort habile. (Quelle grande machine pour les boulevards ne ferait-on pas avec ton roman ?) J’aime cette espionne, on s’imagine qu’elle devait avoir des ressorts fantastiques dans le bassin. Oui, je sens son c.n et je vois son clitoris fait en manière de tire-bouchon, avec quoi elle happait les secrets d’État. Son v… me semble plein de mystères tragiques comme le corridor d’un palais ducal à Venise. Le contraste