Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211
DE GUSTAVE FLAUBERT.

Ton époux m’a fait part du fameux secret[1], et j’ai tout de suite deviné que la petite chapelle t’avait profondément séduite. Je souhaite que la chose s’arrange, puisque cela vous fait plaisir, mes chers enfants.

Quelle mère Galuchet tu es ! Acheter un château et ne pas acheter un livre dont tu as envie !… Me recevras-tu bien, au moins ? Me donneras-tu des Fêtes ?

Quant à moi, étant délivré des clous pour le moment, je passe tous mes après-midi aux bibliothèques publiques à lire des journaux de l’année 1847. J’en ai encore pour une quinzaine de jours. Rien n’est plus ennuyeux ni plus pénible que de travailler dans ces grandes halles. On y a froid, on y est mal assis, on y fait du bruit. C’est abominable.

As-tu lu les Apôtres, de Renan ? Je trouve cela superbe. C’est la seule nouveauté intéressante. Les Bichons vont publier après-demain un nouveau livre.

Le Louis XV du père Michelet va paraître dans une huitaine. Telles sont les nouvelles des arts.

Viendras-tu voir l’Exposition ?

Adieu, mon pauvre bibi. Ma lettre est stupide, mais c’est que je n’ai vraiment rien à te dire, sinon que je t’aime et t’embrasse bien fort.

Ton vieux ganachon d’oncle.

  1. Les Commanville songeaient à acheter le château de Miromesnil, où naquit Maupassant.