Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
287
DE GUSTAVE FLAUBERT.

pu et j’ai la conscience nette comme un bon casseur de cailloux !

Ah ! si le pauvre tas que j’élève pouvait vous plaire, je serais bien content !

J’aimerais à écrire quelque chose qui vous fût réellement agréable ! Car je vous avouerai, Princesse, que je redoute beaucoup votre jugement et que j’ambitionne votre suffrage. Le nombre des gens pour lesquels je fais des livres est très restreint, et comme il y a peu d’esprits de la trempe du vôtre, j’aimerais mieux avoir amusé ou émotionné Votre Altesse que toute une foule.

Permettez-moi, je vous prie, de vous baiser les mains, en vous assurant que je suis Votre très humble et dévoué

G. Flaubert.

907. À JULES DUPLAN.
Paris, dimanche 17 mars 1867, 6 heures du soir.
Mon cher Bonhomme,

J’ai été bien content, ce matin, en recevant ta lettre. Je commençais à trouver qu’elle tardait à venir. J’avais même été, jeudi, chez Blamont, pour avoir de tes nouvelles. Enfin, tu vas bien et tu t’amuses ! « Taïeb, taïeb quetir ![1] »

Tu ne saurais croire comme tu me manques ici, et je serais bien dupe si je m’en retournais à

  1. Bien, très bien (en arabe).