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DE GUSTAVE FLAUBERT.

moment je déborde. Voilà pourquoi, chère bon maître adorée, je me prive d’aller m’asseoir et rêver tout haut dans votre logis. Mais dans l’été ou l’automne de 1869 vous verrez quel joli voyageur de commerce je fais, une fois lâché au grand air. Je suis abject, je vous en préviens.

En fait de nouvelles, il y a du re-calme depuis que l’incident Kervéguen est mort de sa belle mort. Était-ce farce ! et bête !

Sainte-Beuve prépare un discours sur la loi de la presse. Il va mieux, décidément. J’ai dîné mardi avec Renan. Il a été merveilleux d’esprit et d’éloquence, et artiste ! comme jamais je ne l’avais vu.

Avez-vous lu son nouveau volume ? Sa préface fait du bruit.

Mon pauvre Théo m’inquiète. Je ne le trouve pas raide.


967. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, mardi matin [mai 1868].
Mon Loulou,

Je te suppose rétablie de ton indisposition, car une lettre que je reçois ce matin de ta grand’mère ne m’en parle pas. Tu vas donc pouvoir embellir de ta présence « nos dernières fêtes ». Je te félicite cependant de préférer la peinture au cotillon.

J’ai vu hier au soir Monseigneur (nous avons dîné ensemble chez Magny) et je lui ai fait des excuses, car le pauvre garçon était resté navré de la façon dont je l’avais traité. « Monseigneur est si bon ! » N’avais-je pas eu la mine du grand vicaire