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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Ne me faites plus d’excuses sur votre mauvaise écriture, Princesse. Je suis, à cause de cela même, un peu plus de temps avec vous et je ne m’en plains pas. Car je suis tout à vous et je vous baise les deux mains.

G. Flaubert.

1005. À GEORGE SAND.
[Croisset] mardi [15 décembre 1868].
Chère Maître,

Vous n’imaginez pas la peine que vous me faites ! Malgré l’envie que j’en ai, je réponds « non ». Cependant, je suis déchiré par l’envie de dire « oui ». Cela me donne des airs de monsieur indérangeable, qui sont fort ridicules. Mais je me connais : si j’allais chez vous à Nohant, j’en aurais ensuite pour un mois de rêverie sur mon voyage. Des images réelles remplaceraient dans mon pauvre cerveau les images fictives que je compose à grand’peine. Tout mon château de cartes s’écroulerait.

Il y a trois semaines, pour avoir eu la bêtise d’accepter un dîner dans une campagne des environs, j’ai perdu quatre jours. Que serait-ce en sortant de Nohant ? Vous ne comprenez pas ça, vous, être fort !

Il me semble que l’on en veut un tantinet à son vieux troubadour (mille excuses si je me trompe !) de n’être pas venu au baptême des deux amours de l’ami Maurice. Il faut que la chère