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CORRESPONDANCE

par un pou, elles le prennent, le mordent, etc. » Vous verrez tout cela dans le IVe livre d’Hérodote, aux chapitres cxciv, cxci et clxviii. Je ne suis pas embarrassé de le dire.

Le même Hérodote m’a appris, dans la description de l’armée de Xerxès, que les Lydiens avaient des robes de femmes ; de plus Athénée, dans le chapitre des Étrusques et de leur ressemblance avec les Lydiens, dit qu’ils portaient des robes de femme ; enfin, le Bacchus lydien est toujours représenté en costume de femme. Est-ce assez pour les Lydiens et leur costume ?

Les barbes enfermées en signe de deuil sont dans Cahen (Ézéchiel, chapitre xxiv, 17) et au menton des colosses égyptiens, ceux d’Abou-Simbal, entre autres ; les escarboucles formées par l’urine de lynx, dans Théophraste, Traité des pierreries, et dans Pline, livre VIII, chapitre lvii. Et pour ce qui regarde les lions crucifiés (dont vous portez le nombre à deux cents, afin de me gratifier, sans doute, d’un ridicule que je n’ai pas), je vous prie de lire dans le même livre de Pline le chapitre xviii, où vous apprendrez que Scipion Émilien et Polybe, se promenant ensemble dans la campagne carthaginoise, en virent de suppliciés dans cette position. « Quia ceteri metu poenæ similis absterrentur eadem noxia. » Sont-ce là, Monsieur, de ces passages pris sans discernement dans l’Univers pittoresque, « et que la haute critique a employés avec succès contre moi ? » De quelle haute critique parlez-vous ? Est-ce de la vôtre ?

Vous vous égayez considérablement sur les grenadiers que l’on arrosait avec du silphium. Mais ce détail, Monsieur, n’est pas de moi. Il est