Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 6.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
257
DE GUSTAVE FLAUBERT.

sommes fort à sec. Mais j’ai peur qu’il ne tarde dans l’envoi des monacos, si toutefois il en a à nous envoyer.

Ta grand’mère a écrit hier à Flavie, pour l’inviter ainsi que Mme Vasse à venir ici, dès qu’elles quitteront Saint-Servan. Insiste pour qu’elles acceptent. Je serais bien aise d’avoir, pendant quelque temps, leur aimable compagnie. Tu sais que j’aime beaucoup Flavie. Je la trouve « une belle âme ».

Les colleurs auront fini, lundi, de coller les papiers que tu as choisis et qui sont gentils. (Pouvait-il en être autrement ?)

Ma lettre manque complètement de transitions et ne sent pas l’auteur. Donc, sans chercher aucune tournure finale, ma belle dame et chère Caro, je t’embrasse sur tes deux bonnes joues.

Ton vieux ganachon.

J’ai écrit deux lettres à mes députés de Versailles pour savoir quand est-ce qu’ils viendront me faire une visite. Pas de réponse !

La non-visite de Mme L*** ne m’étonne nullement. La psychologie de la chose est bien simple. Elle se résume par ce petit mot, qui occupe une certaine place dans les relations particulières et qui est pour les trois quarts dans les révolutions politiques : l’envie.

Si tu avais un logement de 1.200 francs, elle viendrait chez toi avec grand plaisir ! C’est comme ça.

« Vous êtes dur, dit Candide.

— C’est que j’ai vécu », dit Martin.