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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Mais vous avez un fier talent et vous êtes un brave homme !

Dites-moi, par un petit mot, quand je puis aller vous voir, pour causer longuement de votre bouquin.

Je vous serre la main très cordialement, et suis vôtre.

Rue Murillo, 4.


1232. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Vendredi soir [1871].
Chère Princesse,

J’attendais toujours un mot de vous, m’annonçant votre arrivée à Paris. Je me suis même présenté rue de Berry au no 22 (au lieu du 18) et je n’ai, bien entendu, trouvé personne.

J’avais écrit à Popelin pour avoir de vos nouvelles ; il ne m’a pas répondu. Enfin j’aurais été en chercher moi-même si, depuis quinze jours, les intrigues dramatiques ne m’avaient complètement absorbé. J’ai eu du mal, je vous assure ! Enfin j’ai réussi, car aujourd’hui même j’ai lu Aïssé aux acteurs ; demain nous collationnons les rôles et lundi les répétitions commencent.

Si je ne suis pas obligé d’être à Paris lundi matin, de bonne heure, j’ai bien envie de lâcher dimanche « la brillante société qui afflue dans mes salons » (ce qui se borne souvent à une ou deux personnes), pour aller chez vous à Saint-Gratien passer toute la soirée. Mais je ne puis rien me promettre encore, puisque mon pro-