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CORRESPONDANCE

éviter tout rapport avec les imprimeurs, les éditeurs et les journaux, et surtout pour qu’on ne me parle pas d’argent. Mon incapacité, sous ce rapport, se développe dans des proportions effrayantes. Pourquoi la vue d’un compte me met-elle en fureur ? Cela touche à la démence. Aïssé n’a pas fait d’argent. Dernières chansons a failli me faire avoir un procès. L’histoire de la fontaine[1] n’est pas finie. Je suis las, profondément las de tout !

Pourvu que je ne rate pas aussi Saint Antoine ! Je vais m’y mettre dans une huitaine, quand j’en aurai fini avec Kant et avec Hegel. Ces deux grands hommes continuent à m’abrutir et, quand je sors de leur compagnie, je tombe avec voracité sur mon vieux et trois fois grand Spinoza. Quel génie ! Quelle œuvre que l’éthique !


1283. À JULES TROUBAT.
Croisset, le 31 mars 1872.
Mon cher Ami,

Je vous remercie de tout le mal que vous vous donnez à cause de moi ! Cela dit, passons aux affaires.

J’ai communiqué votre lettre à l’héritier de Bouilhet, M. Philippe Leparfait qui, tout bien pesé, trouve que j’ai eu tort dans mes violences

  1. Projet d’un monument à ériger à la mémoire de Bouilhet, à Rouen.