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CORRESPONDANCE

Voyez-vous ma vieille trombine près des fonts baptismaux, à côté du poupon, de la nourrice et des parents ? Ô civilisation, voilà de tes coups ! Belles manières, telles sont vos exigences !

J’ai été dimanche à l’enterrement civil de François-Victor Hugo. Quelle foule ! et pas un cri, pas le plus petit désordre ! Des journées comme celles-là sont mauvaises pour le catholicisme. Le pauvre père Hugo (que je n’ai pu me retenir d’embrasser) était bien brisé, mais stoïque.

Que dites-vous du Figaro, qui lui a reproché d’avoir, à l’enterrement de son fils, « un chapeau mou » ?

Quant à la politique, calme plat. Le procès Bazaine est de l’histoire ancienne. Rien ne peint mieux la démoralisation contemporaine que la grâce octroyée à ce misérable. D’ailleurs, le droit de grâce (si l’on sort de la théologie) est un déni de justice. De quel droit un homme peut-il empêcher l’accomplissement de la loi ?

Les bonapartistes auraient dû le lâcher ; mais pas du tout : ils l’ont défendu aigrement, en haine du 4 Septembre. Pourquoi tous les partis se regardent-ils comme solidaires des coquins qui les exploitent ? C’est que tous les partis sont exécrables, bêtes, injustes, aveugles. Exemple : l’histoire du sieur Azor (quel nom !) Il a volé les ecclésiastiques. N’importe ! les cléricaux se considèrent comme atteints.

À propos d’église : j’ai lu entièrement (ce que je n’avais jamais fait) l’Essai sur l’indifférence de Lamennais. Je connais maintenant, et à fond, tous les immenses farceurs qui ont eu sur le XIXe siècle une influence désastreuse. Établir que le critérium