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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Soulié ? Heureux les gens qui restent jeunes et actifs !

Je ne veux pas vous ennuyer plus longtemps avec mes doléances et je m’arrête. Vous savez que je suis votre tout dévoué.

Ma lettre est stupide et je vous en demande bien pardon, Princesse.


1547. À ÉMILE ZOLA.
Croisset, 13 août, vendredi [1875].
Mon cher Ami,

Vous m’avez l’air bien triste ! Mais vous ne vous plaindrez plus quand vous saurez ce qui m’arrive. Mon neveu est complètement ruiné et moi, par contre-coup, fortement endommagé. Les choses se remettront-elles ? J’en doute. J’éprouve un grand déchirement de cœur à cause de ma nièce ! Quelle douleur que de voir un enfant qu’on aime humilié !

Mon existence est maintenant bouleversée ; j’aurai toujours de quoi vivre, mais dans d’autres conditions. Quant à la littérature, je suis incapable d’aucun travail. Depuis bientôt quatre mois (que nous sommes dans des angoisses infernales), j’ai écrit, en tout, quatorze pages, et mauvaises ! Ma pauvre cervelle ne résistera pas à un pareil coup. Voilà ce qui me paraît le plus clair.

Comme j’ai besoin de sortir du milieu où j’agonise, dès le commencement de septembre, je