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CORRESPONDANCE

Phare de la Loire régulièrement. Ici, on est très radical et libre penseur (ce qui contrarie les idées reçues sur la Bretagne). Quand je dis « on est », j’entends parler de cinq ou six petits bourgeois qui viennent au café. Quels paresseux ! quelles existences ! Je finirai peut-être par les imiter. Ce serait peut-être ce qui serait le plus sage. Avec 6 000 livres de rentes, on peut vivre ici toute l’année, très bien ! Mais les aurai-je, ces 6 000 francs de rentes ?…

Ernest a-t-il été voir M. Guéneau de Mussy ? Et toi, es-tu retournée chez M. Blot[1] ? À quand le bon atelier consolateur ?

Je ne vois plus rien à te dire, pauvre loup. Je vais écrire quelques petites lettres, une entre autres à Mme Régnier, de Mantes, qui m’en a adressé une charmante et très cordiale, et une autre au bon Laporte. Je suivrai ton conseil. Je lui demanderai son avis relativement à la place ! Mais cette perspective me répugne bien ! Moi, qui suis né si fier, recevoir de l’argent du public, être commandé, avoir un maître ! Enfin nous verrons.

Je t’embrasse bien tendrement.

Ton pauvre vieux.


1560. À MADAME ROGER DES GENETTES.
Concarneau [octobre 1875].

Merci pour votre charmante petite, trop petite lettre, chère Madame ou plutôt chère amie. Vous avez de bonnes paroles qui m’ont été au fond du

  1. Le Docteur Blot.