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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Allons, mon cher ami, adieu ! Quand nous reverrons-nous maintenant ? Comme j’aurais besoin de parler d’elle, insatiablement !

Embrassez pour moi Mme Maurice, comme je l’ai fait dans l’escalier de Nohant, et vos petites.

À vous, du fond du cœur.


1587. À TOURGUENEFF.
Croisset, dimanche soir, 25 juin 1876.

Comme j’ai sauté hier matin sur votre lettre, mon bon cher vieux, en reconnaissant votre écriture ! Car je commençais à m’ennuyer de vous fortement ! Donc, après nous être embrassés, causons.

Je suis contrarié que vous le soyez à propos de vos affaires d’argent et de vos craintes sur votre santé. Espérons que vous vous trompez et que la goutte vous laissera tranquille.

La mort de la pauvre mère Sand m’a fait une peine infinie. J’ai pleuré à son enterrement comme un veau, et par deux fois : la première en embrassant sa petite-fille Aurore (dont les yeux ce jour-là ressemblaient tellement aux siens que c’était comme une résurrection), et la seconde, en voyant passer devant moi son cercueil. Il y a eu là de belles histoires ! Pour ne pas blesser « l’opinion publique », l’éternel et exécrable on, on l’a portée à l’église. Je vous donnerai les détails de cette bassesse. J’avais le cœur bien serré ! Et j’ai eu positivement envie de tuer M. Adrien Marx. Sa seule vue m’a empêché de dîner, le soir, à