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DE GUSTAVE FLAUBERT.

est passée. Depuis que nous étions ensemble sur la plage, bien des flots ont roulé dessus. Mais aucune tempête, ma chère Gertrude, n’a effacé ces souvenirs-là. La perspective du passé embellit-elle les choses ? Était-ce vraiment aussi beau, aussi bon ? Quel joli coin de la terre et de l’espèce humaine ça faisait, vous, vos sœurs, la mienne ! Ô abîme ! abîme ! Si vous étiez un vieux célibataire comme moi, vous comprendriez bien mieux. Mais non, vous me comprenez, je le sens.

À ce moment de l’année on se souhaite un tas de choses. Que faut-il vous souhaiter ? À moi, il me semble que vous avez tout. Je regrette de n’être pas dévot afin de prier le ciel pour votre bonheur.

Ma nièce Caroline se livre maintenant à l’étude de la physiologie. Elle dévore les livres de votre ami Huxley.

Mes amitiés à toute la ménagerie de Dolly, et bon larynx à miss Éveline.


1629. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset, jour de Noël, 4 heures, 25 décembre 1876.]
Mon Caro,

J’ai obéi aux ordres de Madame, en lui écrivant moins souvent et un peu plus longuement, et Madame se plaint ! Madame n’est pas juste ! Mais comme je tiens au service de Madame, je commence par l’embrasser, bien que j’aie attendu une lettre d’elle, hier et aujourd’hui, car tu m’avais