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DE GUSTAVE FLAUBERT.

jours ; le meilleur a été pour moi la soirée passée avec d’Osmoy. Il était bien beau au milieu de ses collègues, bien spirituel et très carré.

La Princesse a été très gentille. Mon Moscove s’est informé de l’époque de ton retour à Paris, afin de se précipiter chez toi pour te faire une visite.

La brochure de Ségur est intitulée Vive le roi ! Je la possède : c’est à se tordre de rire. On la croirait écrite par un homme du XIIe siècle.


1413. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mardi, 2 heures, 4 novembre 1873.

Fête de la Saint-Charles et de la Sainte-Caroline.

Eh bien, moi, j’en suis enchanté parce que, en ma qualité de libre penseur, je ne veux pas qu’on brûle les églises et qu’on tue les curés, ce que l’on s’apprêtait à faire en Bourgogne, au dire du maire de Reims à moi-même, et dans le Midi, comme me l’a assuré Mme Espinasse. L’Est se serait soulevé pour le père Thiers, la Provence pour Gambetta, et l’armée se serait administré des coups de fusil, etc., etc. Bref, c’était déplorable, affreux ! D’ailleurs, au bout de six semaines, la Chambre eût déposé le sieur Chambord, chose bien facile avec le renfort survenu à la Gauche par les quatorze députés qui sont à nommer et qui eussent été ultra-radicaux. Je ne sais pas où ton mari avait puisé ses renseignements quand il m’assurait que le monde des affaires demandait