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DE GUSTAVE FLAUBERT.

eues pour elle. La jeune Suzanne re-sourit plus amicalement que jamais et me sert très bien. Le temps est doux et Monsieur brûle moins de bois ; il va présentement se coucher, car les yeux me cuisent et ma pauvre cervelle n’en peut plus.

Bon courage, ma chère, et bonne santé. Ne t’éreinte pas trop à tes changements.

Ta vieille Nounou.

Tu m’écriras souvent, n’est-ce pas ? Tes lettres me seront une grande distraction dans ma solitude.


1784. À ALPHONSE DAUDET.
Croisset, 3 janvier [1879].

Merci pour la belle lettre, mon cher ami. Elle m’a ébloui, réjoui et attendri !

J’ai passé depuis trois mois par des émotions abominables, des embêtements gigantesques, et ce n’est pas fini. Ma vie est lourde. Il faut que je sois fort comme un bœuf pour n’en être pas crevé cent fois.

Afin de m’oublier, je travaille frénétiquement. Mais le livre que je fais est peu échauffant, de sorte que, de tous les côtés, il y a effort et douleur. Voilà le vrai !

Vous savez que votre frère avait eu la complaisance de présenter pour moi un manuscrit à Dalloz. Ledit Dalloz n’a pas daigné me répondre et je sais pertinemment qu’il n’a pas lu mon manuscrit. Il s’en est rapporté à son secrétaire, lequel lui a déclaré que l’œuvre était « trop ennuyeuse » pour être imprimée (sic).