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CORRESPONDANCE

milieu du mois prochain. Quand il sera fini je me précipiterai vers la rue de Berri et je compte rester longtemps à Paris, ou du moins m’en absenter fort peu pendant un an ou dix-huit mois.

Du livre de Goncourt, je ne connais que deux fragments. D’ailleurs, je ne lis rien du tout en dehors des livres relatifs à mon travail, et quels livres !!! des catéchismes et des apologétiques par MM. les Jésuites, élucubrations d’une lourdeur à tuer un rhinocéros ! Voilà les tourments que vous inflige la probité littéraire.

Que 1880 vous soit léger, ma chère Princesse ! Personne plus que moi ne fait des vœux pour votre bonheur.

Votre très dévoué, qui vous baise les deux mains.


1923. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mercredi soir, 31 décembre 1879.

Que 1880 te soit léger, ma chère fille ! Bonne santé, triomphes au Salon, réussite des affaires ! Pour moi particulièrement j’ajoute : avoir fini Bouvard et Pécuchet ! car franchement je n’en peux plus. Il y a des jours comme aujourd’hui où j’en pleure de fatigue (sic), et c’est à peine si j’ai la force de tenir une plume ! Je devrais me reposer. Mais comment ?… où ?… et avec quoi ?

Encore une bonne quinzaine pourtant, et j’espère avoir fini mon chapitre ! ce qui me donnera du revif, j’aime à le croire ! et au bout de trois ou quatre mois, quand le dernier chapitre sera fait,