ce que vraiment vous ne reviendrez plus l’hiver à Paris ?
Tâchez que dans une quinzaine j’aie une bonne lettre, c’est-à-dire très longue.
P.-S. — Si vous pouviez me donner des renseignements sur le duc d’Angoulême, vous me rendriez un grand service. Mes bonshommes écrivent son histoire ! Joli sujet !
Votre bonne lettre (tout ce qui vient de vous est bon) m’attendait ici, quand je suis arrivé hier au soir, et la première chose que j’ai faite a été de la lire. De cette manière, l’amertume du retour a été adoucie.
Pendant près de trois semaines, je me suis trimballé dans toute espèce de carriole par les chemins de la Basse-Normandie. Il y faisait beau, mais très froid.
Maintenant, il va falloir se remettre à la pioche, ce qui n’est jamais gai.
Partout j’ai trouvé « nos campagnes » exaspérées contre le maréchal[1]. C’est du reste à en perdre la tête. Dans certains pays on ne trouve aucun journal, et à la gare de Domfront on crie
- ↑ Allusion à la politique personnelle du maréchal de Mac-Mahon et au décret de convocation aux élections générales, qui fut accompagné d’un manifeste au peuple français incitant à défendre les intérêts conservateurs.