Page:Flaubert - L’Éducation sentimentale éd. Conard.djvu/674

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tude en lui faisant des promesses. La proclamation suivante fut aussitôt rédigée et signée par tous les membres du Gouvernement : « Le Gouvernement provisoire de la République française s’engage à garantir l’existence de l’ouvrier par le travail et à garantir du travail à tous les citoyens ; il reconnaît que les ouvriers doivent s’associer entre eux pour jouir du bénéfice légitime de leur travail ; il rend aux ouvriers, auxquels il appartient, le million qui va échoir de la liste civile. » (Jules Trousset, Histoire d’un siècle, t. IX, p. 40.)

P. 435. L’Assemblée nationale fut fondée le 29 février 1848. Rédigée par d’anciens fonctionnaires de la Monarchie de Juillet, elle combattit la politique du Gouvernement provisoire. Suspendue après les journées de Juin, elle reparut le 7 août suivant.

P. 449. Il avait défendu les bureaux de la Presse. — Avant les élections à l’Assemblée constituante, Émile de Girardin avait posé, dans la Presse, la question de savoir ce que ferait le Gouvernement provisoire si les députés ne proclamaient pas la République. De là cette agression organisée par des clubistes contre son journal.

P. 449. Quand on envahit la Chambre… — Le 15 mai 1848, la Chambre fut envahie par des manifestants, qui l’occupèrent pendant plusieurs heures, proclamant la dissolution de l’Assemblée et un nouveau Gouvernement provisoire. L’émeute fut réprimée par la garde nationale et la garde mobile.

P. 449. Les conférences du Luxembourg. — « Le 28 février, une députation des disciples et des partisans de la doctrine étatiste de Louis Blanc, suivie d’environ 2,000 ouvriers, se présenta à l’Hôtel de Ville pour demander la création d’un ministère du progrès, destiné à organiser le travail. Louis Blanc insista vivement pour donner à la résolution un sens social en mettant un terme à l’exploitation des prolétaires.

« La majorité du Conseil répondit qu’il existait un ministère des Travaux publics et que cela paraissait suffisant. La discussion devint pénible. Louis Blanc, que l’on avait admis, ainsi que les autres secrétaires, à faire partie du Gouvernement provisoire, offrit de donner sa démission, ce qui, dans les circonstances présentes, aurait eu des circonstances désastreuses et pouvait même faire naître une guerre civile. Ses collègues refusèrent sa démission, et pour concilier toutes les opinions, offrirent une transaction qui consistait à nommer une commission qui élaborerait toutes les questions relatives au travail et à l’amélioration matérielle des ouvriers. Louis Blanc, nommé président de cette Com-