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première version
Sautant, volant, crachant du feu par les narines, et de sa queue de dragon se frappant les ailes, la Chimère, aux yeux verts, tournoie, aboie. Les anneaux de sa chevelure, rejetée d’un côté, s’entremêlent aux poils de ses reins ; de l’autre, ils pendent jusque sur le sable, et remuent au balancement de tout son corps.
LE SPHINX, immobile et regardant la Chimère.
Ici, Chimère ! arrête-toi !
LA CHIMÈRE
Non ! jamais !
LE SPHINX
Ne cours pas si vite, ne vole pas si haut, n’aboie pas si fort !
LA CHIMÈRE
Ne m’appelle plus ! Ne m’appelle plus ! puisque tu restes toujours muet, et que jamais tu ne te déranges de ta posture.
LE SPHINX
Cesse donc de me jeter des flammes au visage et de pousser des hurlements dans mon oreille ! Car tu ne fondras pas mon granit. Tu n’ouvriras pas mes lèvres.