Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/142

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Furieux coups de tambourin, un homme se roulait par terre avec un couteau. Quels coups de tarabouks ! le canon n’en approche pas, comme effet terrifiant. — Tentes sur l’Esbekieh, nous nous y promenons le soir, aux lumières, à regarder les longues files de gens chanter.

Lundi 28, présentation de M. Lemoyne, consul général, au consulat du Caire. — Effet triste de l’habit brodé d’argent de M. Belin, sans croix, entre celui de M. Lemoyne et celui de M. Delaporte. — Pompe. — M. Desgontanis, en Européen, que nous avions vu la veille en vieil Égyptien, regardant chanter dans une tente de l’Esbekieh.

Mardi 29, réception de M. Lemoyne à la citadelle. — Non-envoi de troupes, on part nonobstant. — Grand divan en brocatelle. — Au fond, dans un angle, Abbas-Pacha (quelque chose de Baudry plus grand). — Mamelucks déplorables, ressemblent à des domestiques de louage. — Triste luxe. — Chammas avec une bande d’or à son pantalon, à cheval avec la canne. — Visite au consulat. — Zizinia descend de voiture, coulé en argent ; ressemblait à un bâton de sucre de pomme entouré de sa feuille de plomb. Il descend de sa voiture d’une manière carrée. — Visite chez Bekir-Lubert : « son altesse a été charmante ». M. Benedetti et Mme Mari. — La négresse de Bekir, drapée du menton dans son voile blanc, apportant les chibouks et le café.

Soirée froide et sans soleil.

Mardi 5 février, dîner chez Soliman-Pacha, avec M. Macherot, ex-professeur de dessin à l’école de Giseh (supprimée).