Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/210

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Déception relativement à nos fouilles, tout ce qui sonne creux n’est pas trésor. — Trous nombreux dans le mur faits par les Arabes.

Lundi 22 avril, khamsin. Le Nil a des flots comme la mer. — À la nuit tombante, arrivés à Edfou, c’est-à-dire à une demi-lieue, car le village et le temple ne sont pas sur le bord du fleuve (rive gauche).

Edfou. — Le village entoure le gigantesque temple et a même monté sur lui en partie. Pylônes énormes, les plus grands que j’aie vus ; dans les pylônes, plusieurs salles. Belle Isis à droite. De dessus la porte du pylône, vue des colonnades des deux côtés. La cour avec des mouvements de terrain, amas de poussière grise.

Du haut des pylônes, vue splendide : en se tournant vers le Nord on voit la route d’Esneh qui s’en va ; on plonge sur le village, dont les maisons ont pour toit des nattes de paille. Partout c’est la même scène, on s’occupe de la vie : une femme donne à boire à un âne dans une courge ; deux chèvres luttent en heurtant leur front ; une mère emporte son enfant sur son épaule ou prépare à manger. Au haut du pylône, noms de troupiers français.

Le temple d’Edfou sert de latrines publiques à tout le village.

Dans les pylônes, les meurtrières, énormes, sont pratiquées à hauteur de talon et éclairent les salles par en haut, la lumière frise sur les dalles.

Du pronaos, sur le toit duquel sont bâties des maisons, les chapiteaux des colonnes enfouies sont alternés, un égyptien composite, l’autre feuille de palmier. Non loin, tout à côté et si bien