Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/260

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Le 3 juin au soir, raïs Ibrahim, qui a déjà fait si triste mine à Girgeh avec sa dent arrachée, refuse d’atterrir, de peur des voleurs, ce qui excite notre hilarité.

Depuis plusieurs jours, vent constamment violent et contraire.

Akmin. — Mardi 4. — Au coucher du soleil, arrêtés à Akmin, que nous traversons au pas de course. — Café avec une belle grille en bois percé à jour. — Il ne reste rien du temple. — Une inscription grecque sur une pierre, la nuit, nous empêche de voir si elle est complète ou partielle. — Pour arriver là, on descend. — Mouvement de terrain, bouquet de palmiers, palmiers aussi de l’autre côté de la ville, en entrant. — Rues larges, maisons assez hautes ; en somme, rien de remarquable.

Siout. — Vendredi 7. — Arrivés à 4 heures et demie.

Dr Cuny ; visité avec lui la mosquée et avec le pharmacien, grand escogriffe, l’air assez bon enfant, abruti par l’alcool et la misère. — Colère d’un musulman. — Sakir où nous nous asseyons. — M. Dimitri avec son chapeau blanc. — Dîner qui nous restaure.

Le lendemain, déjeuner et sieste chez Cuny, qui est désolé de ne pouvoir nous donner une partie de filles : l’ancien gouverneur qui vient de partir les a chassées par puritanisme. — Visite à Aymi-bey, dans sa belle maison sur le bord de l’eau. Intérieur sale ; nous tournons dans deux ou trois petites cours où des chevaux aux entraves hennissent. — Aymi-bey, vieillard sec, ardent patriote, ennemi des prêtres, qu’il regarde comme