Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/342

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Le style d’ornementation de quelques-uns de ces appartements est tellement tourmenté que ça en arrive quelquefois au Louis XV ; dans quelques-unes, lustres en verre de Venise, excavation dans le mur pour contenir les matelas, les serviettes, les tapis, toutes sans portes. L’élévation de ces pièces en fait surtout la beauté : deux niveaux, le divan, puis le sol à hauteur du rez-de-chaussée. Beaucoup de bleu parmi les couleurs, rinceaux en boiseries peintes appliqués sur la boiserie, ça fait à la fois relief et couleur. Dans les niches de la partie plus basse de l’appartement, niches à hauteur d’homme et dont quelques-unes ont pour couronnement le système de stalactites si usité dans les mosquées du Caire ; on a fait au fond des peintures : paysages atroces, une maison blanche de chaque côté, un jardin entre un cyprès au milieu. La corniche dans la cour, ce qui est sous l’avancée de la terrasse, est également peinturlurée de ces grotesques tableaux. Je crois, du reste, l’innovation récente.

Dans la première maison juive que nous visitons, avec MM. Stribeck, etc., une jolie petite fille blonde, qui vient pour voir les étrangers et reste tout le temps avec nous. Dans celle qui est attenante à la seconde (maison de la grosse femme) et qui appartient, je crois, au propriétaire de notre hôtel, — si bien rossé hier par Carlo, — au premier étage, au haut de l’escalier, il y a une petite clôture en bois, haute d’environ 6 pouces et qu’il faut enjamber pour entrer dans la varangue qui précède la chambre ; elle contient un espace de quelque 4 pieds carrés, destiné à recevoir les sandales des visiteurs.