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mon sillon.

on ne voit guère autre chose que le velours chatoyant, les superbes fourrures. Cette foule n’est peut-être pas très-pieuse, mais elle est certainement splendide. Dans notre temps la toilette des femmes, de celles même qui ont conservé certaines traditions de bon goût, a je ne sais quoi d’éclatant qui étonne. Le jais, l’acier, l’argent, l’or même miroitent, étincellent sur les voiles, sur les chapeaux, sur les fronts, les cheveux flottent sur le cou, et comme toutes ces femmes ont des cheveux ! C’est extrêmement laid, mais la mode en veut plus que n’en donne la nature et on lui obéit.

Le satin, cette jolie étoffe moins lourde que le velours et la moire, plus brillant que la soie, semble avoir reconquis sa place dans les toilettes féminines ; c’est la saison des belles fourrures qui vont si bien aux tailles majestueuses. Tout cela est très-brillant, mais, au milieu de cette cohue mondaine, parmi ce va-et-vient étrange, on s’adresse cette simple question : ces gens-là entendent-ils la messe ?

Quand tu seras à Paris, ma sœur, ce ne sera pas à Notre-Dame-de-Lorette que je te conduirai le dimanche. Il y a là bien des parfums, mais je