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mon sillon.

t’ai parlé me bouleverse. J’ai du temps, je viens te la raconter, tu me conseilleras, ma sœur, je ne sais vraiment comment faire.

Je t’ai annoncé la mort de madame Brastard. Cet événement m’a fait sortir de mes bureaux. M. l’Ingénieur, tout à sa douleur et à celle de ses filles, qui aimaient leur grand’mère comme une mère, m’a donné plusieurs missions importantes, délicates, dont je me suis tiré à mon honneur. Mes courses touchaient à leur fin. J’étais, un de ces matins, dans le bureau d’un des principaux industriels, occupé à classer certains papiers, quand un bruit de voix est parvenu à mes oreilles. Plusieurs de ces messieurs venaient d’entrer dans le cabinet de M. Vincent, qui est jusqu’à un certain point l’ami de M. Brastard, et j’ai parfaitement entendu leur conversation qui n’avait rien de confidentiel ni de très-extraordinaire, mais qui, pourtant, m’a terrifié. Après avoir parlé de l’absence forcée de l’ingénieur et de ses motifs, ils ont ajouté que le malheur qui le frappait arrivait peut-être à temps pour empêcher la conclusion du mariage de sa fille avec Charles Després. Et sais-tu pourquoi ils semblaient désirer que ce mariage n’eût pas lieu ? parce que