Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/442

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de Manuela, qui était orpheline. Althaus épousa ma cousine en 1826. Ils avaient, quand j’étais au Pérou, trois enfants, deux fils et une fille.

Althaus a toutes les vertus qui honorent l’homme ; il les tient de son cœur et de son éducation : il a en même temps des défauts qui paraissent inconciliables avec ses qualités et qu’on doit attribuer au long exercice de sa profession. On accuse mon cousin d’être dur ; on lui reproche la sévérité de ses exigences, la rigueur des châtiments dont il use envers ses soldats et ses subordonnés. Je suis bien loin d’excuser de pareils défauts, mais je ferai remarquer toutefois qu’il faudrait qu’un vétéran des armées d’Allemagne fut plus qu’un ange pour n’être pas dur, violent même, ayant des Péruviens à commander, et qu’il serait à désirer, pour le progrès de la civilisation, que le Pérou eût des hommes de la trempe d’Althaus, à la tête de tous les services publics. Obligeant à l’égard de tout le monde, mon cousin aime à rendre service, et en a rendu même à ses ennemis : il est charitable aux pauvres, généreux envers tous ceux qui l’entourent, bon père, bon époux, quoique parfois un peu brusque, et idolâtre de ses enfants. Très laborieux, il a, pour toutes ses recher-