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minga, assurée qu’elle fut de l’aide et du silence de la portière, ne songea plus qu’aux moyens de se procurer ce dont elle avait besoin pour l’exécution de son projet. Il lui fallait se confier à la négresse, sa commissionnaire ; car, sans le concours de cette esclave, il était impossible de réussir. Cette confidence était entourée de dangers, et, dans cette circonstance, comme dans toutes celles qui se rattachent à l’exécution de son plan d’évasion, Dominga fut admirable de courage et de persévérance. Elle ne pouvait communiquer avec sa négresse qu’au parloir, et à travers une grille. Les paroles de Dominga pouvaient être entendues par une des silencieuses religieuses qui allaient et venaient sans cesse au parloir, et qui, sans cesse aussi, avaient l’oreille au guet. Voici le plan qu’avait conçu Dominga et qu’elle eut la hardiesse d’exposer à sa négresse, en lui offrant une large récompense pour dédommager cette esclave des périls qu’elle avait à courir.

Il fallait que la négresse se procurât une femme morte ; qu’elle l’apportât, le soir, à la nuit tombante, au couvent : la portière devait lui ouvrir et lui montrer l’endroit où elle cacherait le cadavre : ensuite Dominga devait,