Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
326

soient plus mal défendus, par ses agents, que ne le sont les intérêts du commerce français par les consuls que nomme le ministère des affaires étrangères. C’est un fait dont on peut acquérir la certitude sans sortir de France, dans les villes manufacturières et les divers ports de mer du royaume, à Marseille, Lyon, Bordeaux, Rouen, le Havre. Avant M. Barrère, le consul français au Pérou, était M. Chaumet-Desfossés, homme extrêmement instruit, écrivain spirituel, charmant en société ; en outre, gastronome distingué, qui soignait, avec la plus grande attention, les détails culinaires, et donnait un superbe dîner le jour de la fête du roi ; néanmoins, avec tous ces talents, M. Chaumet-Desfossés était l’homme le moins propre aux fonctions consulaires. Je ne pense pas qu’il se fût offensé de ma lettre ; mais, si l’on doit croire la voix générale, pendant les six ans qu’il fut consul, le savant ne s’occupa que de recherches scientifiques ; le pays n’offrant pas, à cet égard, un champ très vaste, il se mit à apprendre le chinois et l’arabe. M. Chaumet-Desfossés était entièrement étranger aux intérêts commerciaux de son pays et à la conduite des affaires commer-