Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/430

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
426

les entraînèrent comme de coutume dans la voie des exactions ; ils prélevèrent, au moyen des emprisonnements et autres exécutions militaires, une énorme contribution sur les habitants, et manquèrent d’autorité ou de vouloir pour empêcher leurs soldats de commettre mille sortes de rapines. Toutes les classes de la population étaient exaspérées ; les soldats rançonnaient les individus quand ils en trouvaient l’occasion, et eux-mêmes ne pouvaient sortir isolément dans la campagne sans courir le risque d’être massacrés par les paysans ; un, entre autres, fut tué d’un coup de couteau par un moine de qui il exigeait deux réaux. Un mécontentement universel fermentait sur tout le territoire occupé par les gamarristes et ralliait la population au parti d’Orbegoso ; partout on criait : Vive Nieto ! Celui-ci, retranché dans la ville de Tacna, sur laquelle il s’était replié, attendait que les circonstances l’appelassent de nouveau à jouer un rôle. Les gamarristes tentèrent bien encore d’exploiter sa crédulité, et lui dépêchèrent son beau-frère avec une lettre de Bermudez, annonçant la déconfiture du parti d’Orbegoso ; mais, cette fois, Nieto ne se laissa pas