Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
95

n’a-t-il pas l’impudence de leur dire que l’Europe, le monde entier les contemplent ! qu’à Paris on va être jaloux de leur valeur ! que sais-je, moi, toutes les fariboles qu’il leur dit… Pourquoi donc ne lisez-vous pas son journal et ses sublimes proclamations avec exactitude ? Je vous assure que ce sont des pièces très curieuses.

— Je lis tout ce que ce prêtre écrit ; mais j’évite d’en parler, parce que cela me fait mal !… Il est impossible de se jouer de tout un peuple avec plus d’effronterie.

— Hé ! Florita, pourquoi tout ce peuple est-il assez bête pour se laisser jouer par cet intrigant. Ces imbécilles Péruviens sont tellement gonflés d’orgueil, qu’ils ont la stupidité de croire qu’ils surpassent en valeur et en intelligence les Alexandre, les César et les Napoléon. Hé bien ! ils n’auront que ce qu’ils méritent ; il faut qu’ils paient leur sottise. Ils lâcheront leur fromage, le renard s’en saisira et leur rira au nez. Vous êtes bien bonne de prendre pitié pour eux ; riez donc avec moi de leurs sottises. Vous savez qu’il s’organise un corps de gardes nationales, à l’instar de Paris. Je crois, belle cousine, que c’est pour