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livre ii.

Dont les appétits sanguinaires
Ont rempli la terre d’horreurs.
Je ne puis les changer, mais du moins je travaille
À préserver par mes conseils
L’innocente et faible volaille
Des attentats de mes pareils.
Je ne me trouve heureux qu’en me rendant utile ;
Et j’allais de ce pas jusque dans votre asile
Pour avertir vos sœurs qu’il court un mauvais bruit ;
C’est qu’un certain renard, méchant autant qu’habile,
Doit vous attaquer cette nuit.
Je viens veiller pour vous. La crédule innocente
Vers le poulailler le conduit ;
À peine est-il dans ce réduit
Qu’il tue, étrangle, égorge, et sa griffe sanglante
Entasse les mourants sur la terre étendus,
Comme fit Diomède au quartier de Rhésus.
Il croqua tout, grandes, petites,
Coqs, poulets et chapons ; tout périt sous ses dents.

La pire espèce de méchants
Est celle des vieux hypocrites.