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livre iii.

Crie, et jure, et se fâche ; à travers les forêts
Le chevreuil emmène la chasse,
Va faire un long circuit et revient au buisson
Où l’attendait son compagnon,
Qui dans l’instant part à sa place.
Celui-ci fait de même ; et, pendant tout le jour,
Les deux chevreuils lancés et quittés tour à tour
Fatiguent la meute obstinée.
Enfin les chasseurs tout honteux
Prennent le bon parti de retourner chez eux.
Déjà la retraite est sonnée,
Et les chevreuils rejoints. Le lièvre palpitant
S’approche, et leur raconte, en les félicitant,
Que ses nombreux amis, dans ce péril extrême,
L’avaient abandonné. Je n’en suis pas surpris,
Répond un des chevreuils : à quoi bon tant d’amis ?
Un seul suffit quand il nous aime.