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livre iii.

Que je donne le prix : c’était un peuple sage,
Un peuple ami des lois, instruit, discret, pieux,
Rempli de respect pour ses dieux ;
Cela seul à mon gré lui donne l’avantage.
J’aime mieux les Athéniens,
Répondit le hibou ; que d’esprit ! que de grâce !
Et dans les combats quelle audace !
Que d’aimables héros parmi leurs citoyens !
A-t-on jamais plus fait avec moins de moyens ?
Des nations c’est la première.
Parbleu ! dit l’oison en colère,
Messieurs, je vous trouve plaisants ;
Et les Romains, que vous en semble ?
Est-il un peuple qui rassemble
Plus de grandeur, de gloire et de faits éclatants ?
Dans les arts, comme dans la guerre,
Ils ont surpassé vos amis.
Pour moi, ce sont mes favoris ;
Tout doit céder le pas aux vainqueurs de la terre.
Chacun des trois pédants s’obstine en son avis.
Quand un rat, qui de loin entendait la dispute,
Rat savant, qui mangeait des thèmes dans sa hutte,
Leur cria : Je vois bien d’où viennent vos débats :
L’Égypte vénérait les chats,
Athènes les hiboux, et Rome, au Capitole,
Aux dépens de l’État nourrissait des oisons ;
Ainsi notre intérêt est toujours la boussole
Que suivent nos opinions.