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livre iii.

Son amour pour la paix, sa bonté, sa douceur,
Sa justice et sa bienfaisance ;
Puis, au nom du lion, propose une alliance
Pour exterminer tout voisin
Qui méconnaîtra leur puissance.
Le léopard accepte, et, dès le lendemain,
Nos deux héros, sur leurs frontières,
Mangent, à qui mieux mieux, les ours et les panthères.
Cela fut bientôt fait ; mais quand les rois amis,
Partageant le pays conquis,
Fixèrent leurs bornes nouvelles,
Il s’éleva quelques querelles :
Le léopard lésé se plaignit du lion ;
Celui-ci montra sa denture
Pour prouver qu’il avait raison :
Bref, on en vint aux coups. La fin de l’aventure
Fut le trépas du léopard ;
Il apprit alors, un peu tard,
Que, contre les lions, les meilleures barrières
Sont les petits des ours et des panthères.