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livre iv.

S’en va courir le monde. Avait-il donc besoin
D’aller loin ?
L’embarras de choisir était sa grande affaire :
Des fous toujours plus fous venaient de toutes parts
Se présenter à ses regards.
Notre pauvre dépositaire
Pour l’offrir à chacun saisissait le coffret :
Mais un pressentiment secret
Lui conseillait de n’en rien faire,
L’assurait qu’il trouverait mieux.
Errant ainsi de lieux en lieux,
Embarrassé de son message,
Enfin, après un long voyage,
Notre homme et le coffret arrivent un matin
Dans la ville de Constantin
Il trouve tout le peuple en joie :
Que s’est-il donc passé ? Rien, lui dit un iman ;
C’est notre grand-vizir que le sultan envoie,
Au moyen d’un lacet de soie,
Porter au prophète un firman.
Le peuple rit toujours de ces sortes d’affaires ;
Et, comme ce sont des misères,
Notre empereur souvent lui donne ce plaisir,
— Souvent ? — Oui. — C’est fort bien. Votre nouveau vizir
Est-il nommé ? — Sans doute, et le voilà qui passe.
Le dervis, à ces mots, court, traverse la place,
Arrive, et reconnaît le pacha son ami.
Bon ! te voilà ! dit celui-ci :