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FABLE III.

LE ROI ET LES DEUX BERGERS.


C

ertain monarque un jour déplorait

sa misère,
Et se lamentait d’être roi :
ertain monarque un jour déploraitQuel pénible métier ! disait-il ; sur la terre
Est-il un seul mortel contredit comme moi ?
Je voudrais vivre en paix, on me force à la guerre ;
Je chéris mes sujets, et je mets des impôts ;
J’aime la vérité, l’on me trompe sans cesse ;
Mon peuple est accablé de maux,
Je suis consumé de tristesse :
Partout je cherche des avis,
Je prends tous les moyens ; inutile est ma peine :
Plus j’en fais, moins je réussis.
Notre monarque alors aperçoit dans la plaine
Un troupeau de moutons maigres, de près tondus,