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quantité de vie, j’entends le total de la quantité des êtres vivants, reste toujours en effet, et comme le dit Buffon, à peu près le même.

Je dis, en premier lieu, que le nombre des espèces, va toujours en diminuant ; et de cette extinction, de cette disparition successive des espèces, nous avons des exemples certains, même pour nos temps historiques.

Le dronte n’existe plus. Lorsque les Portugais découvrirent, en 1545, les îles de France et de Bourbon, ils y trouvèrent un oiseau gros, lourd, indolent, « dans la composition duquel, dit Buffon, les molécules vivantes semblaient avoir été trop épargnées. » Ce gros oiseau, qui ne pouvait ni courir ni voler, et dont la chair était d’ailleurs d’un goût détestable, ne tarda pas à être assommé par les matelots. L’espèce entière a été détruite. Il ne reste plus aujourd’hui du dronte qu’un pied conservé au muséum Britannique, et une tête conservée au muséum Ashmoléen d’Oxford. C’est sur ces débris, lesquels sont même en assez mauvais état, que s’est exercée la sagacité de nos Saumaises