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vilége de leur âge, le calme de l’âme ; ces hommes mûrs de trente ans, qui n’ont pas su être jeunes ; et ces vieillards de cinquante, qui ne seront jamais hommes mûrs.


Il y a, en nous, deux principes : le principe vivant, et le principe pensant.

Le principe vivant croît et se maintient jusqu’à cinquante ans à peu près ; et, à compter de cinquante ans, il décline.

Le principe pensant croît et s’élève jusqu’à cinquante ans ; et de cinquante à soixante, à soixante-dix, à soixante-quinze, et quelquefois plus tard encore, il se perfectionne.

Plus l’esprit vit, plus il s’épure.

Jusqu’ici on a divisé la vie de l’homme comme celle des autres espèces. On n’a pas tenu compte du grand principe qui le distingue, et dont la propre énergie maintient et prolonge l’énergie vitale des âges.


On parle beaucoup, et depuis longtemps, de l’influence du physique sur le moral[1] ; on ne parle pas assez de l’influence du moral sur le physique : l’observation médicale domine trop l’observation philosophique.

  1. Voyez le livre célèbre de Cabanis, et plusieurs autres.