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été adopté par Haller[1] et par Cuvier[2], par le plus grand physiologiste du dix-huitième siècle et par le plus grand naturaliste du dix-neuvième.

Malgré tant d’autorités, et si imposantes, je ne puis l’admettre.

Il arrive toujours un moment où un système, quel qu’il soit, ne peut plus être conservé ; et ce moment est celui où les faits paraissent, « On peut suivre un système, disait Aristote, tant que les faits ne sont pas connus ; mais dès que les faits sont connus, il faut suivre les faits et laisser le système[3]. »

  1. Haller avait commencé par adopter le système de l’épigénèse, de la formation du fœtus parties par parties. Ses belles études sur le développement du poulet dans l’œuf le conduisirent peu à peu à l’opinion contraire. — « J’ai assez laissé entrevoir, dans mes ouvrages, que je penchais vers l’épigénèse ; mais ces matières sont si difficiles, et mes expériences sur l’œuf sont si nombreuses, que je propose aujourd’hui avec moins de répugnance l’opinion contraire qui commence à me paraître la plus probable… » (iie Mém. sur la form. du poulet. Section xiii : Corollaires mêlés.)
  2. « Les méditations les plus profondes, comme les observations les plus délicates, n’aboutissent qu’au mystère de la préexistence des germes. » Cuvier, Règne anim., t. I, p. 17 (2e édit.).
  3. De generatione, lib. iii, cap. x.