Page:Fons - Sully Prudhomme, 1907.djvu/17

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cher rêve, sa camarade d’enfance épousait un riche commerçant ; à la conférence la Bruyère, émule moins juridique de la conférence Molé-Tocqueville, on applaudit la plupart de ces prochaines Stances : on leur préféra pourtant peut-être les autres vers philosophiques ou humanitaire dont Guillaume Guizot s’éprit au point de presser impérieusement leur publication ; un libraire avise, Achille lauré, plus tard mal récompensé, par la faillite, de cette bonne initiative facilita l’édition des Stances et Poèmes à l’étudiant arrêté par les frais (1865) ; son ami et admirateur, ton Paris, déjà connu malgré sa jeunesse recommanda le livre à Sainte-Beuve qui dans un Lundi commenta le débutant avec intelligence. Une telle œuvre en effet était déjà grosse de toutes les caractéristiques futures de M. Sully Prudhomme : sensibilité intellectuelle qui constate le mal, mais proclame sa foi dans l’action, sensibilité esthétique inégale, tantôt très belle, tantôt très défectueuse, — sensibilité amoureuse parfois trop mièvre (oserai-je dire un peu couventine ?), mais toujours très subtile et souvent très puissante ; certes

Si les cytises de Virgile
Ont embaumé tout l’univers,


les parfums tendres et ardents de ces pages auront ennobli bien des songes humains : Les Chaînes,