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LA PROPHÉTESSE GAULOISE.


D’une nombreuse colonie
Ils ont couvert les champs latins[1] ;
Des fleuves de la Pannonie
Ils ont peuplé les bords lointains ;
Apollon ! toi que Delphe encense,
Contre nous arme ta vengeance,
Épuise tes feux et tes dards ;
Galatès aura l’avantage,
Avec lui la Grèce partage
Ses honneurs, sa langue et ses arts[2].

Quel est ce Numide implacable
Qui, de Brennus digne héritier,
Par ce sommet impraticable
S’ouvre encor un nouveau sentier[3] ?
Il marche à Rome, il nous appelle,
C’est nous dont l’intrépide zèle
Combat et triomphe avec lui ;
Se fierait-il à son armée,
Si notre audace renommée
N’en faisait le premier appui ?

Pourquoi de l’invincible étoile
Que nous suivîmes si longtemps,

  1. La Gaule cisalpine.
  2. La Galatie ou Gallo-Grèce.
  3. Annibal recherche l’alliance des Gaulois ; ils lui donnèrent de grands secours.