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LES TOMBEAUX DE SAINT-DENIS.

« Ou les vitraux mystérieux ;
« Mais la France, en quelques journées,
« A de ses longues destinées
« Perdu les témoins glorieux.

« Des cercueils l’illustre dépouille,
« Le sceptre, le bandeau sacré,
« Le sceau des lois empreint de rouille,
« À ces brigands tout est livré ;
« L’épée aux innocents propice,
« La main, symbole de justice,
« Ne sont plus l’effroi des pervers ;
« On livre à de lâches risées
« Ces couronnes demi-brisées,
« Devant qui tremblait l’univers.

« Ils ont vu, sous ce noir portique,
« À travers de poudreux lambeaux,
« L’or briller sur un sceptre antique
« Où rampe le ver des tombeaux ;
« Déjà court leur avide joie,
« Déjà, sur l’opulente proie
« Leur main se jette avec fureur ;
« Mais le sceptre usé de vieillesse
« Tombe en poussière, et ne leur laisse
« Qu’un peu de cendre et la terreur.