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LA MAISON RUSTIQUE.


CHANT TROISIÈME.


LE PARC.


 Heureux qui, tour-à-tour jardinier et poète,
Décore en la chantant une aimable retraite !
Il ne consulte point Le Nôtre ou Whately.
Un terrain que lui-même a sans peine embelli,
Un peu d’eau, quelques fleurs, de beaux fruits, un bocage,
Voila tout ce qu’il aime, en faut-il davantage ?

 Si pourtant la fortune, ou la faveur des rois,
Vous donna des trésors ou d’illustres emplois,
Alors de plus d’éclat entourez votre asile.
C’est en vain que, flattant un vulgaire imbécille,
De nos Mazaniels le délire nouveau
Veut ranger les humains sous le même niveau.
Malheur aux nations qu’éblouit la chimère
De ce dogme insensé dont l’envie est la mère !
Toi qu’accuse l’orgueil d’un sophiste effronté,
Ô des biens et des rangs sage inégalité,
On ne peut te bannir de l’état le plus libre,
Et du corps social tu maintiens l’équilibre.
Sur la pierre ou le tronc qui lui servait d’autel
Le dieu Terme eut jadis un culte solennel ;