Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/121

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pas aussi ? Mais, interrompit la Marquise, en disant toujours pourquoi non ? vous m’allez mettre des habitants dans toutes les planètes ? N’en doutez pas, répliquai-je, ce pourquoi non ? a une vertu qui peuplera tout. Nous voyons que toutes les planètes sont de la même nature, toutes des corps opaques qui ne reçoivent de la lumière que du soleil, qui se la renvoient les uns aux autres, & qui n’ont que les mêmes mouvemens, jusque là tout est égal. Cependant, il faudroit concevoir que ces grands corps auroient été faits pour n’être point habités, que ce seroit là leur condition naturelle, & qu’il y auroit une exception justement en faveur de la terre toute seule. Qui voudra le croire le croie ; pour moi, je ne m’y puis pas résoudre. Je vous trouve, dit-elle, bien affermi dans votre opinion depuis quelques instants. Je viens de voir le moment que la Lune seroit déserte, & que vous ne vous en souciez