Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/132

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Nous en étions à Vénus. On est bien sûr, dis-je à la Marquise, que Vénus tourne sur elle-même, mais on ne sait pas bien en quel temps, ni par conséquent combien ses jours durent. Pour ses années, elles ne sont que de près de huit mois, puisqu’elle tourne en ce temps-là autour du Soleil. Elle est grosse comme la Terre, & par conséquent la Terre paraît à Vénus de la même grandeur dont Vénus nous paraît. J’en suis bien aise, dit la Marquise, la Terre pourra être pour Vénus l’étoile du berger, & la mère des amours, comme Vénus l’est pour nous. Ces noms-là ne peuvent convenir qu’à une petite planète, qui soit jolie, claire, brillante, & qui ait un air galant. J’en conviens, répondis-je, mais savez-vous ce qui rend Vénus si jolie de loin ? C’est qu’elle est fort affreuse de près.